Notes
(1)
L'alinéa 2 de l'article 3 stipule qu' « une matière biologique
isolée de son environnement naturel ou produite à l'aide d'un
procédé technique peut être l'objet d'une invention, même lorsqu'elle
préexistait à l'état naturel ». L'alinéa 2 de l'article 5 ajoute
: « Un élément isolé du corps humain ou autrement produit par
un procédé technique, y compris la séquence ou la séquence partielle
d'un gène, peut constituer une invention brevetable, même si la
structure de cet élément est identique à celle d'un élément naturel
». Or,
par définition tout gène (ou séquence de gènes) susceptible d'applications
industrielles a été « identifié, purifié, caractérisé et multiplié
» par des procédés techniques (cf. considérants 20 et 21). Il
en résulte donc que les gènes en eux-mêmes sont brevetables, en
dépit des affirmations du considérant 16 et de l'alinéa 1 de l'article
5.
(2)
Jusqu'à présent, seule une invention était brevetable, une découverte
ne l'était pas. (3) Ce passage extrait des conclusions d'un rapport de l'Académie
des sciences de juillet 1999 intitulé Développement et applications
de la génomique , poursuit : « D'autres défendent un point
de vue symétrique, à savoir que des données nouvelles sur les
séquences doivent pouvoir être brevetées, même avant que
des produits ou applications définis aient pu en être issus. On
assiste alors, selon cette conception, comme le font remarquer
certains, à une "confiscation" d'un véritable trésor d'information
par une minorité de firmes hégémoniques assurant leurs positions
par dépôt de brevet, aussi bien dans le domaine du végétal que
pour les domaines bactérien ou animal ». Dernière nouvelle
au 26 juin 2000 : en France, trois
prestigieuses académies (dont l'Académie des Sciences) se prononçent
contre la directive 98/44 et la brevetabilité des gènes.
(4)
Pour certains scientifiques, la brevetabilité des gènes risque
d'entraîner la médecine au « tout génétique », sous la pression
des laboratoires pharmaceutiques. Ceux-ci voient en effet dans
l'approche réductionniste « une maladie, un gène, un médicament
» une formidable perspective de royalties. Comme le dit le rapport
de l'Académie des Sciences cité supra : « L'importance
des travaux consacrés de nos jours à la génomique éclaire à coup
sûr les mécanismes du déterminisme des caractéristiques de l'espèce
considérée. Elle ne doit pourtant pas donner au lecteur du rapport
l'impression que toute la physiologie "réside" dans les gènes,
et le conduire à sous-estimer les effets considérables de l'environnement.
La
connaissance des séquences ne saurait se suffire à elle-même.
Le rapport l'a bien souligné ; elle va devoir impérativement requérir
une "nouvelle physiologie" (et de nouveaux outils associés), de
façon que l'accumulation impressionnante d'informations puisse
se traduire en connaissances organisées, et par là utiles (signalons
que l'Académie des Sciences prépare, en parallèle, un autre rapport
qui insistera sur l'importance de développer en France "une physiologie
intégrative"). De
ce point de vue, l'ambition d'un organisme comme le CNRS de devoir
considérer en permanence le problème de la génomique dans sa complexité,
et, pour résumer, de privilégier l'élaboration de connaissances
par rapport à la compilation de données, dessine bien la perpective
d'une "biologie intégrative". En
second lieu, il a été rappelé le danger qu'il y aurait à charger
la génomique d'un pouvoir prédictif tel qu'on pourrait la croire
en situation de se substituer à la démarche physiopathologique
et médicale ». Le
« tout génétique » s'oppose en outre à une conception plus globale
de la santé, tenant compte de facteurs pathogènes d'origine sociale
(hygiène de vie, stress, dégradation de la qualité alimentaire,
pollution du milieu etc..).
(5)
Le brevet de Myriad Genetics concerne deux gènes (BRCA1 et BRCA2)
impliqués dans l'apparition du cancer du sein et des ovaires.
Ils font l'objet d'examens génétiques de dépistage de risque.
« Selon Mike Stratton, Professeur à l'Institut de Recherche sur
le Cancer de Londres (ICR), c'est le ICR qui a découvert BRCA2,
avec l'aide du Centre Sanger, le laboratoire sans but lucratif
de Cambridge, partenaire du projet international de décodage du
génome humain. Le
Professeur Stratton a indiqué que Myriad avait bénéficié des données
du Centre Sanger et de fuites d'informations en provenance du
ICR. Le
ICR est toujours en conflit avec Myriad."Ils utilisent leur brevet
pour restreindre l'utilisation des séquences BRCA1 et BRCA2 par
les laboratoires d'analyse bénéficiant de financements publics
en Europe" a déclaré le Professeur Stratton ». (The Guardian,
Londres, 17 Janvier 2000)
(6)
Une société américaine a déposé une demande de brevet sur l'une
des bactéries responsables de la méningite. Cela pourrait conduire
au paiement de royalties sur chaque traitement si un vaccin contre
la maladie était trouvé. Julia Warren de la Meningitis research
foundation (fondation de recherche sur la méningite) (G.B.) a
déclaré : « L'idée que quelqu'un puisse essayer de breveter une
bactérie pour exiger ensuite des royalties sur nos recherches
si nous trouvons un vaccin ne m'était jamais venue à l'esprit.
Je suis abasourdie. Cela risque de rendre le coût du traitement
des enfants prohibitif. Tout notre argent va à la recherche, nous
ne pouvons pas nous permettre de payer des royalties en plus ».
(The Guardian, 7 mai 1998)
(7)
« Pourquoi ces investissements massifs en génomique? La raison
principale en est que l'analyse systématique des génomes et des
gènes est un moyen direct de prendre des positions de propriétés
industrielles qui vont conditionner ensuite des années de développement
et représenter un portefeuille générateur de redevances dans de
nombreux domaines. La génomique industrielle n'est pas de la recherche,
mais relève plutôt de l'exploration d'un nouveau territoire sur
lequel des revendications de propriété pourront être établies
». (Rapport de l'Académie des sciences cité supra.)
Dans
un communiqué commun le 14 Mars 2000, Messieurs Blair et Clinton
ont plaidé pour un libre accès aux données concernant le génome
humain et encouragé les scientifiques à mettre celles-ci dans
le domaine public. On peut toutefois douter de l'efficacité de
l'exhortation : l'office américain des marques et des brevets
(USPTO) a affirmé deux jours plus tard que la politique des brevets
des États-Unis ne serait pas affectée par cette déclaration. Q.
Todd Dickinson de l'USPTO a déclaré : « Les gènes et les inventions
génomiques qui étaient brevetables la semaine dernière continuent
de l'être cette semaine, selon le même ensemble de règles ».
(8)
En réaction à cet état de faits, il se crée heureusement un peu
partout des coopératives de production et de distribution de semences.
Ainsi par exemple la banque de semences du KRRS, un syndicat paysan
du Sud de l'Inde fort de plusieurs millions de membres qui s'est
illustré dans la lutte contre les OGM. En France, divers semenciers
artisanaux et associations participent à cette oeuvre de conservation
de la biodiversité agricole.
(9)
Cette logique d'intégration trouve son aboutissement dans les
GURT (Genetic use restriction technologies) qui permettent de
contrôler l'expression des gènes transférés. Le transgène d'intérêt
agronomique ne se manifestera qu'en présence d'une « clef » chimique
(par exemple un désherbant) vendue en même temps que la semence.
(10)
« Nous, délégués des pays africains participant à la Ve session
extraordinaire de la commission des ressources génétiques qui
s'est tenue du 8 au 12 Juin 1998 à Rome, dénonçons fermement l'utilisation
de l'image des pauvres et des affamés de nos pays par des sociétés
multinationales géantes afin de promouvoir une technologie qui
n'est sûre ni pour la santé, ni pour l'environnement et qui ne
présente aucun avantage économique pour nous [...] Nous ne croyons
pas que ces compagnies ou ces technologies génétiques aideront
nos paysans à produire la nourriture nécessaire au XXIe siècle.
Au contraire, nous pensons qu'elles détruiront la diversité, les
savoir-faire locaux et les pratiques agricoles durables que nos
paysans ont développés depuis des millénaires, sapant ainsi notre
capacité à nous nourrir nous-mêmes. Nous invitons les citoyens
européens à faire acte de solidarité avec l'Afrique en s'opposant
à ces technologies transgéniques afin que nos récoltes, diverses
et naturelles puissent continuer à croître ». Déclaration des
délégués africains de la FAO (moins l'Afrique du Sud).
(11)
Contrairement aux USA, les pays européens ne permettaient pas
jusqu'à présent le brevetage des végétaux . l'Office européen
des brevets vient d'autoriser le dépôt de brevets pour des plantes
transgéniques, estimant qu'une plante dont le patrimoine génétique
a été modifié est assimilable à une invention, à la différence
des variétés issues de croisements ou de sélections (communiqué
de presse de l'OEB du 20 décembre 1999).
(12)
Remarques sur l'agriculture génétiquement modifiée et la dégradation
des espèces. Éditions de l'Encyclopédie des Nuisances, avril
1999.
(13)
Selon un document de la FAO (Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture) de 1997, un milliard d'hectares
de terre fertile ont disparu au cours du vingtième siècle du fait
de l'agriculture intensive, soit autant que depuis le début de
l'histoire de l'humanité. L'agro-chimie est également l'une des
grandes responsables de la perte de biodiversité. On estime qu'entre
cinquante et trois cent espèces végétales et animales s'éteignent
chaque jour.
(14) « Il appartient à la FAO (organisation des Nations
unies pour l'alimentation et l'agriculture) de donner à l'agriculture
biologique une place légitime dans les programmes en faveur d'une
agriculture durable et d'aider les pays membres dans leurs efforts
pour répondre à la demande des agriculteurs et des consommateurs
dans ce secteur. L'agriculture biologique peut contribuer à la
réalisation des buts globaux de durabilité. En premier lieu, les
agriculteurs et transformateurs du secteur biologique peuvent,
dans leurs efforts pour se conformer à des normes de certification
rigoureuses, découvrir des techniques de production nouvelles
et novatrices qui soient également applicables à d'autres systèmes
agricoles. En deuxième lieu, l'agriculture biologique peut ouvrir
des possibilités commerciales aux agriculteurs et aux transformateurs
qui choisissent de modifier leurs pratiques pour répondre à certaines
exigences des consommateurs. Enfin, l'agriculture biologique favorise
le débat public national et international sur la durabilité en
faisant mieux prendre conscience des questions environnementales
et sociales qui doivent retenir l'attention ». (FAO, comité de
l'agriculture, XVe session, 25 au 29 janvier 1999, Rome)
(15) Les brevets sur les végétaux (qu'ils soient ou non
accordés en raison de modifications génétiques), permettent de
prétendre à l'exclusivité commerciale sur des connaissances et
des ressources génétiques développées au long des siècles par
les peuples indigènes et les communautés paysannes du monde entier.
Un rapport de ETCgroup, action group on Erosion, Technology and
Concentration (autrefois RAFI : Rural Advancement Foundation International),
recense 147 cas de « biopiraterie » comprenant des plantes alimentaires
(quinoa, haricots mexicains, pois chiche indien, riz Basmati...),
des plantes médicinales et des plantes susceptibles d'utilisation
industrielle. Dans
Le monde n'est pas une marchandise (Ed. La découverte),
José Bové illustre le propos d'un exemple indien : « La majeure
partie du réservoir génétique de la planète se trouve dans les
pays du Sud mais ce sont les pays riches qui détiennent majoritairement
les techniques et l'expertise nécessaires à la manipulation et
à l'appropriation par la protection juridique du vivant. Les prospecteurs
génétiques des grandes multinationales écument les pays du Sud
à la recherche d'espèces rares susceptibles d'être valorisées
économiquement. L'exemple du margousier est éclairant : ses vertus
insecticides, médicinales, combustibles, alimentaires en font
une plante quasi sacrée, et lui valent depuis des millénaires
un véritable culte. Or, une firme américaine a eu la bonne idée
d'isoler le principe actif insecticide de la plante et en a breveté
les procédés utilisés. De leur côté, les indiens avaient isolé
depuis longtemps ce principe actif du margousier, mais il ne leur
était jamais venu à l'idée de protéger cette technique et ce principe
actif, considérant implicitement que le margousier relevait du
domaine public. Aujourd'hui, il est à craindre que la firme possédant
les droits d'exploitation de cette plante empêche les paysans
indiens d'utiliser l'insecticide naturel, qui entre en concurrence
avec celui produit par la firme ».
(16)
Jean-Pierre
Berlan, directeur de recherche à l'INRA (Institut national
de la recherche agronomique) faisait le point sur la recherche
publique dans une lettre ouverte à ses collègues d'octobre 1999
que nous reproduisons ici in extenso :
Bonjour,
Pour
bien comprendre l'enjeu du brevet sur la « matière vivante »(!)
(un oxymore permettant d'échapper au fait que le droit traditionnel
de brevet exclut le vivant de la brevetabilité) pour l'agriculture,
il faut toujours garder en tête, qu'hélas, pour les « semenciers
» et en premier lieu, pour les semenciers transnationaux qui
sont maintenant nos interlocuteurs, les plantes et les animaux
se reproduisent et se multiplient dans le champ du paysan. Tant
qu'il en est ainsi, le semencier ne peut vendre de « semences
» (au sens de logiciel). Le but final du semencier est donc
de faire des variétés que le paysan ne peut ni re-produire,
ni multiplier. (Bien sûr, il ne va pas dire que son objectif
est de se débarrasser de cette malheureuse faculté, ni que le
paysan est son ennemi parce qu'il met en oeuvre cette faculté
merveilleuse dans son champ. Il va dire qu'il veut résoudre
la question de la faim dans le monde, ou produire plus écologiquement,
ou améliorer les plantes - bref un bobard quelconque).
Le
brevet constitue une avancée importante pour se débarrasser de
ce que le complexe génético-industriel appelle le « privilège
de l'agriculteur » (!), la pratique constitutive de notre humanité,
semer le grain récolté. Cet objectif sera atteint par étapes,
par jurisprudence et la rédaction alambiquée et contradictoire
de la directive européenne 98/44
vise à laisser aux tribunaux le soin de terminer en douce le boulot
de confiscation du vivant. Je
voudrais dire quelques mots de l'abandon de Terminator. Ne crions
pas victoire trop vite. L'abandon
de Terminator par Monsanto est, certes, un recul de cette entreprise
et un succès pour tous ceux qui se sont battus contre cette technologie
répugnante (incidemment, le terme « répugnant » vient d'être utilisé
par un porte-parole de ... Monsanto dans le New-York Times !)
J'aurais souhaité qu'un grand nombre de chercheurs de notre Maison
fassent connaître leur réprobation, mais malheureusement, le silence
a été assourdissant. Mais soyons lucides. Monsanto a fait retraite
en grande partie sous la pression de la Fondation Rockefeller.
Cette dernière a joué un rôle central dans le développement du
programme réductionniste de la biologie dite « moléculaire ».
C'est Warren Weaver, Président de cette fondation qui forge le
terme et le programme scientifique correspondant en 1938, lequel
s'inscrit dans une problématique politique de contrôle social
et d'ingénierie sociale (Sur ces points, le livre excellent de
Lily E. Kay, The molecular vision of life , devrait ouvrir bien
des yeux). La Fondation ne pouvait que regretter la sottise de
Monsanto (et du Ministère américain de l'agriculture) consistant
à révéler l'objectif final que l'économie politique de notre société
assigne aux biologistes en agriculture. Oui, les biotechnologies
agricoles débouchent nécessairement dans notre société sur un
vivant dépouillé de sa faculté la plus fondamentale, se reproduire
et se multiplier. Ce sont donc bien, in fine, des nécro-technologies.
En
réalité, Monsanto n'a rien perdu dans ce renoncement. Monsanto
(et ses concurrents/alliés) disposent d'autres moyens que Terminator.
Il y a bien entendu le brevet (j'y reviendrai). Mais il y a aussi
les techniques dites « Traitor », très semblables en réalité à
Terminator, consistant à mettre des gènes d'intérêt agronomique
qui ne s'expriment qu'en présence d'un produit chimique de la
firme ayant introduit ces gènes. (Vu le caractère primitif de
nos connaissances en matière de trangénèse, il reste à savoir
si un tel empilement de gènes sera à même de donner les résultats
escomptés, mais c'est une autre affaire). Il
y a aussi la « stérilité » contractuelle. Elle exige que les firmes
aient pris contrôle de l'industrie des « semences » - ce qui est
déjà le cas - et qu'elles contrôlent la recherche publique (ce
qui est réalisé en Angleterre, où Monsanto a pris le contrôle
du Plant Breeding Institute privatisé en 1989 par Mrs. Thatcher;
ce qui est en cours en France). Le mécanisme est le suivant. Les
firmes ont le monopole de la création variétale. Elles introduisent
de nouvelles variétés qui répondent mieux aux demandes des agriculteurs.
Ces derniers veulent les acheter, mais ne peuvent le faire que
s'ils signent un contrat les engageant à ne pas semer le grain
qu'ils récoltent. La
condition du succès est donc d'éliminer toute concurrence de la
recherche publique, c'est-à-dire d'en prendre le contrôle effectif,
directement comme en Angleterre, ou indirectement comme elles
tentent de le faire en France - le Génoplante étant la manifestation
la plus évidente de cette privatisation d'un service public.
Nous
aurons droit alors au progrès agronomique le plus profitable pour
les transnationales et le plus ruineux pour la collectivité (l'exemple
du maïs dit « hybride » le démontre, hélas, en toute clarté).
Les transnationales décideront de l'agenda de nos travaux de chercheurs
« publics ». Si nos grands anciens pouvaient négocier avec les
« semenciers » traditionnels (les Deprez, Pichot, Benoît, Vilmorin,
Tezier) et faire prévaloir l'intérêt « général » sur l'intérêt
particulier), cela ne sera pas possible avec Monsanto, Novartis,
Rhône Poulenc, ou DuPont-Pioneer. Personne parmi nous, je l'espère,
ne nourrit la moindre illusion à ce propos. Je
souhaite que nous prenions conscience de l'impasse dans laquelle
nous engage la Direction Générale de l'INRA et que nous fassions
connaître notre désaccord avec sa politique suicidaire consistant
à faire de nous les domestiques des multinationales au nom du
bobard de la compétitivité et de celui de la « révolution » des
biotechnologies. Quitte
à me répéter, l'agriculture transgénique est un piège. C'est le
produit de la volonté de puissance et de domination de quelques
firmes. Monsanto fait 78% des OGM commercialisés dans le monde
! Méditons ce chiffre. En ce qui nous concerne, nous, chercheurs
publics, nous avons bien mieux à faire par d'autres méthodes que
la transgénèse - pour la collectivité, pour ceux qui viendront
après nous, pour notre environnement que de travailler à donner
un pouvoir immense à ces quelques entreprises. Bien
cordialement, Jean-Pierre
Berlan
G.E.
Séralini, professeur de biologie moléculaire à l'Université de
Caen, fait remarquer que 99% des OGM commercialisés de par le
monde sont des plantes à pesticides (produisant des insecticides
- pour 28% - ou absorbant des désherbants sans en mourir - pour
71% -, statistiques 1999). Elles s'inscrivent totalement dans
le schéma du système agro-chimique favorisant à court ou long
terme l'usage des pesticides, ce qui était prévu (cf. Génie
génétique, des chercheurs citoyens s'expriment, Ed. Sang de
la Terre et Ecoropa, 1997 ; et Transgénique, le temps des manipulations
, Ed. Frison- Roche, 1998) et qui se trouve confirmé dans un rapport
récent de WWF Canada.
(17)
Pays du Sud qui doivent renoncer, OMC oblige, à contrôler le volume
de leurs importations agricoles. Parallèlement, la Banque mondiale
et le FMI (Fond monétaire international) poussent les pays endettés
à développer leurs exportations agricoles pour obtenir les devises
nécessaires au service de la dette.
(18)
Extrait de la déclaration du groupe des pays africains à l'OMC
du 6 août 1999 (réf. WT/GC/W/302), confirmé par un papier daté
du 20 septembre 2000 (réf. IP/C/W/206) : « La révision de cet
article 27.3b doit permettre de confirmer que d'une part les plantes
et les animaux ainsi que les micro-organismes et tout autres organismes
vivants ou parties de ceux-ci ne sont pas brevetables, et que
d'autre part, les processus naturels qui permettent aux plantes
et aux animaux de se développer ne peuvent pas être non plus brevetables
». Cette proposition est déjà soutenue par l'Inde, le Pakistan,
l'Indonésie, les Philippines, le Brésil, le Costa Rica et le Honduras.
(19)
Primes subordonnées à l'utilisation de semences industrielles,
taxe sur les semences produites à la ferme, normes sanitaires
européennes inadaptées privant nombre de producteurs-paysans et
d'artisans transformateurs de la possibilité de vendre leur production
sur les marchés,
surface minimum d'installation etc...)
(20)
Toutes sortes de réglementations, édictées au seul bénéfice des
grandes firmes semencières, entravent l'accès aux semences traditionnelles.
Le communiqué
de Terre de Semences / Kokopelli témoigne de cette situation
en France.
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