Quelques extraits de textes de Coluche


Je me marre Histoires à bide Le match France-Angleterre
Le CRS Arabe Le flic L'auto-stoppeur
Le blouson noir L'ancien combattant J'ai pas dit ça sur les sportifs
Le clochard analphabète Si j'ai bien tout lu Freud Jean-Paul II et Jean retiens I
Qui perd perd Gugusse La politique
Le viol de Monique Revue de presse P.C.G.T
La politesse Le chômeur La pute

 

Les textes proposés sont la propriété exclusive de leurs auteurs. Cependant, ce site a pour but de promouvoir et non d'exploiter le travail des artistes cités. Mon unique but est de faire partager aux autres ma passion pour le génie Coluchien...

Je me marre (1974) Haut de page

Je me marre...
Tout le monde se plaint maintenant ; alors, vous ouvrez le journal pour apprendre que 20 Portugais, hommes, femmes et enfants, vivent dans la même pièce, un taudis dégoûtant, une photo. C'est horrible ! Je dis non !
Ces gens là n'ont pas de raison de se plaindre, on n'est pas allés les chercher ! Et puis qu'est-ce que c'est que ces Portugais qui viennent retirer le pain de la bouche à nos Arabes ?
Je me marre...
Sans compter que sur 20 Portugais y en a quand même un qui pourrait faire le ménage.
Ah ! non mais, le personnel c'est une calamité. Alors, on vous dit : " Ah ! Mais ce sont de braves gens. Y sont venus chercher du travail de France. " C'est pas vrai ! Feignants ! Ils sont venus chercher du chômage en France. Tellement que c'est pauvre dans leur pays, y a même pas de chômage !
Je me marre...
Parce que pour qu'il y ait du chômage quelque part, il faut déjà qu'il y ait du travail.
En France, y a les deux, seulement quand il y a du travail, les travailleurs se plaignent de travailler. " Oui, on travaille trop, on n'est pas assez payés, on nous fout à la porte quand on est du syndicat. "
Seulement, quand il y a du chômage, les chômeurs se plaignent de chômer. Voilà. Et on ne peut même pas concilier les deux en remplaçant les uns par les autres, c'est les mêmes !
Je me marre...
Alors on vous dit : " On n'a qu'à les foutre à la porte."
Mais on pourrait renvoyer chez eux : les Portugais, les Africains, les Nord-Africains, les Juifs. Non, pas les juifs ! Mais déjà rien que ceux-là ! D'autant que la majorité d'entre eux serait bien mieux chez eux ! La preuve on y va en vacances.
Je me marre...
Alors, on vous dit : " La Grèce...". La Grèce, c'est le soleil, les vieilles ruelles avec le linge qui pend aux fenêtres et la milice qui passe 4 par 4, armée jusqu'aux dents, prête à bondir. La Grèce, c'est les enfants, les mômes s'amusent avec rien, ils ramassent un rat mort dans le caniveau et ils jouent à Davy Crocket, ou alors une vieille boite de conserve aux bords tout coupants. Ils s'envoient ça dans la gueule ! Ils se fendent la gueule, les mômes ! Tandis que passe la milice, 4 par 4, armée jusqu'aux dents, prête à bondir.
Vous prenez l'Espagne, c'est le soleil, c'est les vieilles ruelles avec le linge qui pend aux fenêtres, et la garde civile qui passe 4 par 4, armée jusqu'aux dents, prête à bondir.
L'Espagne, c'est le folklore espagnol ! Moi, j'aime pas mais c'est chacun son goût. De toute façon, on leur jouerait du biniou, ils comprendraient pas alors ! Et pourtant il est espagnol.
Alors ils sont là des heures ! Je les ai vus sur la plage : des heures et des heures, ils jouent. Feignants !
Je me marre...
Alors, on vous dit : " Oui, mais il y a la misère..."
Bien sûr il y a la misère, mais la misère c'est beau ! Surtout quand c'est bien fait. Pour eux !
Je me marre...
On vous dit : " Le Chili...". Mais y z'ont tout ! On se demande de quoi ils se plaignent au Chili ! Le Chili y z'ont tout : y z'ont le soleil, le linge aux fenêtres, y z'ont les maladies qu'ils veulent, y z'ont les rats plein les caniveaux, y z'ont les brigades de la mort eux ! Qui passent 6 par 6, armées jusqu'aux dents, prêtes à bondir ! Alors c'est partout pareil.
Bon y a quoi ?
Il y a que la police qui change. Et alors ?

 

Histoires à bide (1974) Haut de page

  1. Le couvreur
    C'est l'histoire d'un mec, à qui on a raconté une histoire et qui ne l'a pas comprite, et l'histoire qu'on y a racontée au mec, c'est l'histoire d'un mec qu'en rencontre un autre dans la rue et qui dit à l'autre :
    - Tiens, dis donc, j'ai vu le couvreur, y m'a parlé de toi.
    - De moi, y dit l'autre ?
    - Non, de TOIT.
    Et le mec à qui on a raconté l'histoire, il a trouvé le moyen de ne pas la connaître et, ce qui est le plus grave, de ne pas la comprendre. Il arrive au boulot, il rencontre son chef de service et y lui dit :
    - Tiens bonjour, monsieur Martinez, je suis content de vous rencontrer, parce qu'on m'a raconté une histoire qui est rigolote et j'me suis dit, tiens, je vais la raconter à M. Martinez, parce que c'est pas pour dire mais au boulot on s'emmerde un peu.
    Alors, le mec y lui dit :
    - Eh bien, allez-y, racontez-la.
    Et l'autre y fait :
    - Eh bien, figurez-vous, j'ai vu le couvreur. Y m'a parlé de vous...
  2. L'éléphant
    C'est l'histoire d'un mec, non d'un autre mec, j'en connais plusieurs, à qui on a raconté une histoire et qui l'a très bien comprite, lui, mais qu'au moment de la raconter il était bien emmerdé avec.
    Et l'histoire qu'on y a raconté au mec, c'est l'histoire d'un éléphant qu'est dans la jungle. Un éléphant normal, blanc, y s'approche de la rivière pour boire parce que là-bas y a pas de bistrots. Y vont à la rivière, y met un pied dans l'eau, y met deux pieds dans l'eau, y met sa trompe dans l'eau, et à ce moment-là, y a un crocodile qu'arrive et qui lui mange la trompe. Et l'éléphant y s'relève et y dit :
    " Et fous trouffez cha drôle !"
    Et le mec à qui on a raconté l'histoire, un jour y se trouve invité à dîner chez des amis, et vous savez comment c'est, souvent les mecs y s'invitent à dîner et y n'ont pas grand-chose à se dire.
    - Alors et toi ça va, oui ben ça va, et toi ça va ?
    - Oui, moi, ça va et toi ?
    - Ben, ça va et toi ?
    - Oui ça va, et toi ça va ?
    - Oui, ça va et toi ?
    - Ben, ça va et toi ?
    - Ca va, et à part ça ?
    - Ben, ça va...
    Oui, ben deux heures ça fait long.
    Et, au bout de deux heures, y a un mec qui fait à l'autre : " Hé, dis donc, toi qu'es rigolo, t'as qu'à nous raconter une histoire, toi qu'es rigolo."
    Bon... Et le mec y se lève et y fait :
    " Ben voilà, c'est l'histoire d'un éléphant qu'est dans la jungle qui va au bord de la rivière pour boire, y met un pied dans l'eau, y met deux pieds dans l'eau, y met..."
    Et, à ce moment là, y a la maîtresse de maison qui revient de la cuisine avec un clafoutis, et la maîtresse de maison a un bec de lièvre en plus du clafoutis, elle a un bec de lièvre qui part d'ici et qui finit comme ça...
    Elle arrive et elle dit :
    " Qui ch'est qui feut du chlafoutis ?"
    Alors le mec il est bien emmerdé avec son histoire.
    "Alors l'éléphant y met trois pieds dans l'eau, tout ça, ceci, cela et puis à ce moment-là, y a un crocodile qui arrive tout petit, et y lui mord la queue, tiens."
    Et la maîtresse de maison, elle fait :
    " Et fous trouffez cha trôle ?"

 

Le match France-Angleterre (1974) Haut de page

Bonjour, euh... chers auditeurs. Nous prenons l'antenne au moment où le match commence déjà. Comme vous pouvez le constater, il règne ici une ambiance, euh, très forte. La balle passe, euh, non, c'est un français qui l'a reprise.
C'est France-Angleterre que nous diffusons actuellement, mais nous ne savons pas où en est la marque parce que nous sommes très loin du panneau d'affichage et le brouillard ne nous permet pas de le voir. J'ai envoyé quelqu'un qui va nous dire bientôt... Mais les Anglais sont partis avec la balle et, non... c'est euh... une très belle action qui est une très belle action. Eh bien, l'arbitre siffle un faute en faveur des Français, euh... non ce sont les Anglais, non... c'est une touche. Eh bien la balle est en touche... à moins que, non... c'est la fin du match.
Eh bien, l'arbitre siffle la fin du match et, euh... nous vous donnerons les résultats dés qu'ils seront en notre possession et, euh... les gens sont partis.

 

Le CRS Arabe (1974) Haut de page

- Monsieur, que pensez vous du racisme ?
- Oh ben, moi, vous savez, je m'en fous hein, du moment qu'on vient pas m'emmerder chez moi !
- Monsieur, s'il vous plaît. Si votre sœur parlait d'épouser un Portugais, que diriez-vous ?
- Ah ben, ma sœur, elle fait ce qu'elle veut, ma sœur. Je m'en fous, de toute façon, j'y cause plus depuis qu'elle sort avec un Noir.
- Monsieur, que pensez-vous du racisme ?
- Ecoutez ! Laissez-moi touanquille, je ne paeux fai'e aucune déclaouation à l'heu'e actuelle. (Accent noir)

Ben dis donc ! tu vas pas nous emmerder mon p'tit pote, hein ! Parce que moi, je viens ici tous les soirs avec les copains dans le bistrot ! tu vas pas nous emmerder, non ! Sans blaague ! Meerde !
Alors monsieur, parce qu'on est là qu'on rigole y croit qu'on s'fout d'sa gueule ! Alors y prend mon verre, y m'le fout dans la gueule ! Sans blague ! Meerde !
Ouais ! ben justement ! T'as intérêt à écouter c'que les mecs y disent si après tu dis que c'est moi qui dis c'que les mecs y disent ! Sans blaague ! Meerde !
Alors, parce que monsieur on est là on rigole, y croit qu'on s'fout d'sa gueule, y prend mon verre, y m'le fout dans la gueule ! Un costard tout neuf ! Merde !
Ouais ! Ben t'as d'la veine que j'suis pas nerveux, mon p'tit pote ! Parce que j'ai des copains tu aurais craché la moitié d'ça à la gueule, y t'auraient déjà sauté à la gueule ! Hein ? Sans blaague ! Merde !
Ouais, ben justement ! Tu les déboucheras tes oreilles ! Passe que c'est pas moi qui ai dit, euh : " Tiens, voilà encore un Arabe !"
C'est pas parce que t'es CRS hein ! J'en ai rien à foutre que tu sois CRS ! En uniforme dans les bistrots, bravo ! C'est nous qui paye ! Sans blaague ! Meerde !
Ouais, ben t'as d'la veine que j'suis pas nerveux ! Hein, parce que j'suis pas nerveux, t'as de la veine !
Hein ? Oui, mais t'énerve pas, j'texplique ! Non ! Je dis que t'as de la veine que je suis pas nerveux.
Oui ! moi aussi, j'ai de la veine, mais c'est pas là la question. Je suis content de ne pas être nerveux, si tu veux ! Mais je... On a tort en général de s'énerver. J'te dis parce qu'on...
Ouais ! Non, mais t'écoutes pas ce que je te dis là. Le costard , je m'en fous, c'est un vieux, tu vois. J'le mets pour travailler, et là, je travaille pas.
Non, je dis on a tort de s'énerver si tu veux, parce qu'on arrive à dire dans la conversation des choses qu'après on regrette je veux dire, je regrette, si tu veux.
Je me dégonfle ? Oui, je me dégonfle ! Si tu veux, je me dégonfle... Mais je dis pas ça parce que mes copains sont partis et que les tiens sont restés.
Hein ? Que j'ai dit moi : les Arabes ? Euh... ça m'étonne ! Parce que si y a bien un mec qui fait pas de différence, c'est bien moi ! Alors, moi je vais te dire, je suis pas raciste pour ça. Je vais te dire pour moi, les Blancs, les Français, les Noirs, les Arabes, les Juifs... Non. T'as raison pas les Juifs !
J'ai pas dit les Juifs et les Arabes dans le même panier mais à part les Juifs, tous les autres sont égaux, ouais. Hein ? Les Arabes, plus ! Ouais, les Arabes sont plus égaux que les autres ! Ouais, ouais, ouais.
Hein ? Les Français sont des cons ? Ben j'suis bien placé, hein, j'suis français !
Hein ? Je suis mal placé ? Ouais ! Mais je suis mieux placé que toi je veux dire. Non ? Je suis moins bien placé... Que j'ai dit moi la police, euh... ça m'étonne. Parce que j'adore la police, les gendarmes, tout ça. Avec peut-être une légère préférence pour les CRS mais...
Mais non ! Non! Mais t'as raison ! Mais t'as bien fait pour le verre ! Moi j'aurais été à ta place à toi, j'me serais foutu le verre dans la gueule ! Ah non, mais je le mérite !
Hein ? J'en mérite un autre ! Ah, ouais, ouais, ouais ! Garçon la même chose !
Ah ouais ! Non... mais si y a un mec ici qui t'emmerde, tu y fais fermer sa gueule ! Ah mais t'as raison !
Hein ? T'as pas à te laisser emmerder dans les bistrots, exactement ! Tu me le dis, moi j'y fais fermer sa gueule !
Hein ? Que je ferme ma gueule ? Ouais, ouais. Ah oui. Même moi ! Ouais, ouais, ouais ! On rigole pas ? Ah bon, mais si je t'emmerde, je ferme ma gueule ! Ouais, ouais !
Hein ? Je ferme ma gueule, ouais ! Ben... c'est ce que je te dis... Complètement ! Ah bon...
Hein ? Non, je dis : ça ferme pas le bistrot, alors je vais rester un peu. Hein ?
Hein, non. Je dis : tu prends quelque chose ?

Le Flic (1975) Haut de page

Hep ! Vous là-bas ! Le gros qu'y s'barre avec le pull bleu. Non, l'autre ! Bon, tant pis.
Oui ! Je sais, j'ai l'air un peu con ! Mais l'uniforme y est pour beaucoup hein ! Non, parce que ma femme me dit toujours : " T'as signé sans réfléchir..." Et alors ? J'ai demandé aux autres, y z'ont fait pareil, hein ! Si on avait réfléchi, on n'aurait pas signé ! Faut pas nous prendre pour des cons quand même ! Remarquez, euh... On rentre pas comme ça dans la police hein ! Y a des examens et tout. On passe devant des pschy... hein ! Moi, je suis passé devant un, y m'a dit : " Combien j'ai de doigts ?". Alors les examens ! J'ai dit "J'sais pas. 15 ?". M'a dit : " C'est bon. Signez là ! Quinze ans ". J'ai eu du bol parce que j'ai dit ça au hasard. J'aurais pu avoir tout faux hein !
Et c'est bien l'uniforme, c'est pour draguer les gonzesses ! " Hep là-bas ! La blonde avec le gosse. Aux pieds ! Oui ? Vous avez vos papiers ? J'suis de la police. Voyons voir, Ginette... Ah, ah, ah, ah ! Joli nom Ginette. C'est votre petit frère ? Hein ? Votre fils ! Bon circulez !". Non là, c'est un mauvais exemple, mais d'habitude ça marche !
La police c'est trop t'ingrat comme métier. C'est vrai ! C'est t'ingrat la police, parce que par exemple... parce que j'vois, parce que les gens y nous aiment pas ! C'est con ! Parce que nous on est là pour les protéger hein ? Vous avez remarqué les gens ? Plus y a de flics autour d'eux, plus y z'ont peur ! C'est flagrant, c'est dans les manifs. Les gens y z'ont peur parce qu'on est là ! Bon, on est obligés de taper hein ! On le fait pas pour le plaisir, hein ?... On est obligés hein ?... En plus on est obligés d'faire gaffe ! Parce que y a les fils des gradés, y z'ont les cheveux longs, on les reconnaît pas hein ! Et pis y a les appariteurs. C'est les mecs payés par la police. En civil, y cassent les carreaux et après on dit qu'c'est les étudiants, tout ça. Alors on est obligés d'faire vach'ment gaffe ! Eh ben, dis tu vois pas qu'on tap'rait sur la gueule à un flic, eh ? oh, la vache ! Oh, la crise eh !... Eh, une fois c'est arrivé ! On a tapé sur un flic ! Ah, la crise eh ! ils ont dit que c'était une bavure ! T'aurais vu la gueule de la bavure ! Moi, ça m'a fait passer l'envie de baver ! Impeccable.
Non, mais on est une bande de jeunes, on s'fend la gueule. J'vois parce que par exemple y a les gens y disent : " La police c'est un refuge pour les alcooliques qu'on n'a pas voulu à la SNCF et aux PTT ". Eh ben, j'vais vous dire, franchement c'est exagéré ! Moi je vois hein, je suis pas dans un gros commissariat, mais je vois rien qu'au commissariat que j'suis, y en a au moins, que je dise pas de bêtises, y en a au moins quatre qui boivent pas ! Oh ba, c'est comme dans tous les troupeaux hein ! Y a des brebis galeuses !
Nous, on a Robert. C'est un grand, il est marrant ! L'autre jour, il arrive, il gueulait : " J'en ai eu un ! J'en ai eu un ! ". Il avait arrêté un mec pour état d'ivresse, qui était plus bourré que lui ! Vach'ment rare hein ! Faut dire que le mec, il en t'nait une belle ! Il l'avait amené, il était sympa, Raymond y s'app'lait, heu... Cheveux courts, moustache, charcutier, sympa. On y a payé l'coup et tout ! Alors, Robert y disait : " Mais faut pas... reste ". Alors, l'autre y disait : " Ben, justement heu, j'me dépêche de rentrer passe que vu dans l'état que j'suis... j'risquerais d'avoir un accident !". Après y z'ont fait un concours de ballons. Dis, t'aurais vu la gueule des ballons ! T'avais des couleurs qu'étaient même pas marquées dans le manuel ! C'est Robert qu'a gagné ! Ah non, mais il est balèze aux ballons hein ! Il s'entraîne. On s'fend la gueule ! L'autre jour y a un beatnik qui vient pour changer sa carte d'identité. Alors Robert y lui dit... parce que Robert y déconne tout le temps. Alors Robert y dit, euh... : " Tu m'donneras l'adresse de ton coiffeur ! ". On lui a cassé la gueule. On s'est marrés ! Ah non, mais on fait gaffe hein ! On tape avec le plat de la main. Comme ça dans les côtes. Alors ça fait ach'ment mal mais euh, ça fait pas de traces. Ah non ! Parce que on n'a pas droit aux traces. Parce que les mecs quant y z'ont des traces, y paraît qu'y peuvent porter plainte ! Remarquez, heu, y faudrait qu'y viennent au commissariat pour porter plainte. J'les plains les mecs ! Non ! Dans l'ensemble y viennent pas, on n'a pas à se plaindre.
Alors après, heu... On l'avait attaché à la grille. Alors Robert a été chercher sa tondeuse, parce que Robert il a une tondeuse, mais ça c'est à lui hein, c'est pas fourni. Alors, l'autre, il avait les miques, mais on lui a pas coupé les cheveux à un beatnik, et ben, il a eu un avertissement ! Ah non ! Mais on rigole pas avec ces trucs-là hein ! Parce qu'au bout de 30 avertissements, on peut avoir un blâme ! Et au bout de 30 blâmes, on passe devant un conseil de discipline et on peut être dégradé ! Robert y s'en fout, lui, il est pas gradé ! Hé ! C'est un métier où qu'on en voit quand même des drôles ! Tiens ! L'autre jour j'étais de faction à une intersection affectée à la surveillance des usagers. En clair, je bullais à un carrefour. Il arrive un mec qui tournait autour de moi avec un papelard. On aurait dit qu'y cherchait une rue ou quèque chose. Il osait pas s'adresser à moi, on aurait dit qu'il avait peur ! Voyez le genre ? Un type louche, un peu basané, voyez... Parce qu'on nous apprend à r'connaître les mecs louches, attention ! C'lui-là si vous voulez il était pas franchement louche mais était franchement basané ! Alors j'dis rien. Y s'approche, y tourne et pis, j'sentais qu'il osait pas ! Voyez, y v'nait... mais y v'nait tout doucement voyez. C'était le genre de mec patibulaire tu vois, mais presque ! Finalement y s'amène et pis y m'dit, euh... : "Pardon, missieu l'agent, s'y you pli, axecousi-moi s'y you plit. A c'que s'y you plit vous pouvi m'indiquer çui là qui li, heu... li coumissariat d'poulice al'plis proche, s'y you plit, axecousi-moi, passe qui j'y perdi mou papier d'identiti. J'voudri faire une diclaration, s'y you plit, axecousi-moi ". J'me suis dit : " toi mon p'tit gars, t'as pas la conscience tranquille ! ". J'y ai dit : " Ouais ! vous avez vos papiers ?". Il les avait pas ! J'te l'ai emmené au commissariat !

 

L'auto stoppeur (1975) Haut de page

Salauds ! Enfoirés !
Y en a pas un qui s'arrêterait !
Tiens ? Qu'est-ce que c'est qu'ça ?... ça existe ça comme bagnole ? C'est un truc qu'il a fait lui-même ! Pardon ? Non, non, j'attends quelqu'un. Quoi le sac ? Non, non, il est pas à moi ! Où je vais ? Vous allez à Paris ? Non, à Lyon ? Bon ça nous rapprochera toujours un peu allez !
Ca vaut combien ? C'est quoi comme bagnole, c'est français ? Ah ben, oui. Ca a l'air costaud. Et puis ça doit pas être cher. Ah quand même ! Ben y s'emmerdent pas ! Remarquez, s'y y trouvent des couillons pour payer... Non j'dis pas ça pour vous, y en a qui en ont besoin. Moi je risque pas d'passer pour un con avec ma bagnole, j'en ai pas. Comme ça j'paye pas d'essence, pas d'assurance, pas d'vignette, et pourtant j'en ai fait des kilomètres... Je dis : on l'entend bien le moteur... C'est un diesel, non ! Ah, au moins, on est sûrs qu'on est pas en panne. Dites ça vous dérange pas que je fume ? Qu'est-ce que vous avez comme cigarettes ? Des blondes ? Oh ben faut pas être difficile !
Dites, j'regarde y a pas d'allume-cigares ! Ils le font en option... Vous auriez pu le prendre, c'est pratique quand même ! Ben non ! J'ai pas de feu, vous savez c'que c'est on s'charge le moins possible pour pas déranger... (il tousse). Ils le vendent ça ? Ils ont le droit ? J'croyais qu'ils l'offraient avec la bagnole. Dites-donc à cette vitesse là on est pas arrivés ! Comme ça si on a un accident on l'aura moins vite. Faudrait pas qu'on ait un accident d'ailleurs, il en resterait pas beaucoup de votre mixer ! Remarquez, on s'en fout on est pas pressés on couchera à Lyon. On essaiera de trouver un hôtel pas cher qui soit sur la route de Paris. A moins qu'on trouve un mec sympa qui nous invite à dormir chez lui, mais faut tomber dessus ! Non, j'dis pas qu'vous êtes pas sympa ! J'dis qu'chez vous ça va pas être possible ! Vous êtes sûr ? Parce que si ça vous dérange, moi ça m'gêne ! Bon d'accord. Remarquez, c'est pas de refus surtout qu'on a pas bouffé à midi, moi ça va mais c'est le chien, c'est qu'ça bouffe un doberman ! Enfin vous verrez bien ce soir. Oui, parce que vous allez rire, à midi on avait pris un mec avec une bagnole encore plus pourrie que la vôtre, c'est pas pour dire, comme les poubelles, mais moins pratique, y a pas les poignées. Alors on s'est pas arrêtés.
C'est sympa le stop quand même hein ! On rencontre des gens, ils vous transportent dans leur bagnole, ils vous offrent des cigarettes, ils vous payent à bouffer... ils vous invitent à dormir ! Y en a même qui vous filent du pognon ! Si ! Pour qu'on s'barre ! Mais on donne ce qu'on veut hein ! Ah oui, c'est sympa. Dites je pense, vous habitez pas sur la route de Paris si ça s'trouve ? Ben pour demain matin, ça va vous faire lever de bonne heure ! Ben oui, pour nous accompagner sur la route de Paris. Ah ben, il est sympa lui alors ! On monte dans sa bagnole, elle est pas terrible, il nous invite à bouffer, on sait pas si on va pas s'blesser en ouvrant les boites, il nous invite à dormir, on sait pas sur qui on tombe, si en plus on est obligé de s'taper 30 bornes à pied pour sortir de la ville ! Surtout que demain matin à 5 heures y aura personne dans les rues. Le temps de faire 30 bornes et de revenir, à 7 heures vous êtes couché... Ah ! c'est l'heure à laquelle vous vous levez ? Et ben, comme ça, vous aurez pas besoin de vous lever ! Dites, je pense à un truc, vous allez pas à Paris avec votre mixer ? Non ? Dommage, on aurait pu vous emmener !

 

Le blouson noir (1975) Haut de page

Ouaah ! On fait pas de mal, merde !
Je vois, samedi on est sorti avec Bob, on a foutu la merde. On s'est fendu la gueule ! On a été dans une boite, le barman on aurait dit une fille. Y voulait pas nous servir ! Bobby, il a balancé un tabouret dans les bouteilles. La crise ! C'est con ! Vous auriez dû v'nir ! Y z'ont appeler les flics, on a juste eu le temps de s'tirer. Après, on a rencontré une gonzesse vachement micheton. Complètement bourrée, avec des yeux de chat. Maquillée ! Vulgaire ! On l'a coincée dans les poubelles et on l'a tirée à quatre. La crise ! C'est con ! Vous auriez dû v'nir ! Bobby y l'était tellement bourré, y pouvait pas. Après la gonzesse elle s'est mise à gueuler parce qu'on fouillait dans son sac ! On s'est tirés en courant. Bobby, il était en train de pisser, y nous suivait en pissant dans la rue. La crise ! C'est con ! Vous auriez dû v'nir ! Tellement on était bourrés, j'sais même plus ce que j'ai foutu d'ma mobylette ! Nous, on déconne comme ça mais on est pas méchants, on est une bande de jeunes. Remarquez, y en a qui vous cherchent. Parce que Bob, tu vois, il est sympa s'tu veux, mais il t'attaque pas, y cherche à se défendre. Parce qu'il fait de la boxe et tout, Bob. Bon ! Il a jamais gagné, mais une fois, il a fait deuxième ! Tiens ! L'autre jour devant le tabac, y discutait avec Ginette . Bon... dans un sens ils bouchaient l'entrée. Mais alors, un type arrive, genre seizième, fils à sa mère. Y s'approche et lui fait : " Pardon, Mademoiselle, pourriez vous avoir l'amabilité de vous poussez légèrement afin que je puisse me glisser au bureau de tabac sans vous déranger ?". Bobby y lui fait : "Dis donc, dis tout de suite que ma femme est grosse". Y lui a envoyé une patate, y lui a refait toute la devanture ! Moi, j'étais là, j'y ai juste donné un coup de pompe ou deux, histoire de ne pas laisser Bob tout seul ! Non ! Mais Bobby c'est pas un con, parce que Bobby, tu vois, faut le connaître.
Moi j'suis allé chez lui, eh ben, j'étais scié, tu vois ! Il a construit une tour Eiffel de 1,50 m, rien qu'en allumettes, grandes comme ça ! J'étais écœuré, tu vois ! Remarque, il est vachement intelligent. Il a réfléchi sur sa condition tout ça. Y lit des bouquins, moi, je comprends même pas le titre, t'as qu'a voir !
Bobby y dit toujours : " Si la société nous rejette, c'est qu'elle veut oublier que c'est elle qui nous a créés". Y dit aussi : " Le blouson noir a une fonction devant les hommes et même devant Dieu ! ". Alors t'as qu'à voir ! Y s'y connaît sur Dieu... Pendant un moment, y parlait des prêtres ouvriers. Prêtre blouson noir qu'y voulait être ! Il nous en parle souvent de Dieu. Y paraît qu'il a existé. C'est un mec Dieu ; quand il est arrivé sur terre, y avait rien, tu vois ! Rien, pas une boite, pas un troquet, pas une mobylette... Rien ! Alors il a créé l'homme à son image et la gonzesse à l'idée qu'il s'en faisait, ça peut paraître dégueulasse, mais ça partait d'un bon sentiment. Dieu... Tiens par exemple, c'est lui qu'a dit : " l'homme est égaux ". Il a dit aussi : " Il y aura des hommes blancs, des hommes noirs, des hommes jaunes, des hommes grands, des hommes petits, des hommes beaux, des hommes moches et tous seront égaux, mais ce sera pas facile !" Et puis il a dit : " Y en a même qui seront noirs, petits et moches et pour eux ça sera très dur !"
Il avait prévenu, il a pas pris en traître. D'ailleurs, c'est dur d'être égaux ! Mais c'est pas lui qu'a dit : " Y en a qui bosseront huit heures par jour et d'autres qui se baisseront pour les ramasser, puisque ceux qui bossent sont assez bêtes pour se laisser faire !"
C'est pas lui, c'est un gros mec barbu qu'est arrivé plus tard et qui voulait bouffer dans sa gamelle. Un nommé Kalemarsque... Oui, c'est ça ! Bobby y l'aime pas ! S'il le trouve y va lui faire sa fête. Enfin moi je vous dis ça, mais c'est l'évangile selon Bobby.
Enfin, si vous le connaissez, dites z'y qui change de trottoir ! Et il a dit : " Regarde ta feuille de paie et inscris-toi au syndicat ". Et il a dit aussi " Regarde le syndicat et inscris-toi au parti ". Puis il a ajouté : " Regarde bien le parti et arme-toi jusqu'aux dents ". Dieu a dit plein de trucs, y'a qu'à lire ! On déconne sur Dieu tu vois, mais Lui il s'en fout, tu vois. Comme dit Bobby : " Jésus crie et la caravane passe ".

 

L'ancien combattant (1975) Haut de page

J'regarde si c'est pas miné. Repos la classe ! J'me présente : Dumoulin ! Mais les copains m'appellent Duboudin parce que chaque fois que j'entrais dans la chambrée, y en avait toujours un qui chantait : " Tiens voilà Dumoulin..."
R'marquez faut pas s'plaindre, on n'est pas les plus malheureux ! J'avais un copain y s'appelait Cocu. C'est agréable ! Il osait pas se marier. Pourtant il en avait trouvé une qui voulait bien. Peut-être pour ça qui voulait pas ! Alors pour se donner du courage, y s'étaient cuités tous les deux. Il est arrivé devant le maire avec sa promise bourrée. Tiens... ça fait rigoler ça d'habitude, promise bourrée. Ah non ! Cuitée ! Promise cuitée, c'est promise cuitée qui fait rigoler !
Vous dérangez pas, j'vais vous la refaire. Alors il est arrivé devant le maire avec promise complètement cuitée... ça fait rien, laisser tomber !
Enfin, il a d'la chance. Il est mort en 14, au début... comme ça il a pas vu la suite. Il avait été blessé au front... Non, pas à la tête, aux pieds. C'est que ça rigolait pas ! Moi qui vous cause, j'ai été blessé deux fois : une fois à la l'abdomen, une fois à l'improviste. Lui, il avait eu le pied comme qui dirait arraché par un obus de passage. Nom de Dieu ! Alors on s'était dit : " On va y couper la jambe le plus haut possible pour pas que ça s'infecte au genou ". Comme on avait rien pour l'endormir, on s'est dit : " On va y crever les yeux pour que le malheureux y voie pas sa misère ". On lui a crevé les yeux et on y a dit : " On t'racontera ". On a pas eu besoin, il est mort pendant qu'on y cassait l'os... avec des cailloux !
Ah ben, dame ! On n'avait rien ! Ah non de Dieu, c'est qu'la guerre de 14 c'était pas les vacances. Heureusement dans un sens parce qu'il a pas fait beau. On s'disait toujours : " Ah ben ! Y f'ra beau demain ". Et beng ! La flotte ! Remarquez faut pas s'plaindre, au Pakistan, y s'disent toujours : " Ah ben ! On aura une meilleure récolte l'année prochaine ". Et beng, la dèche ! Elle est très bonne... J'l'aime bien ! Ah, on a souffert de l'odeur tiens ! Ben vous savez comment ça s'passe ? Les premiers montent à l'assaut. Y se font tuer à 3 mètres, et après ça pue pendant toute la guerre ! Parce que tout le monde y disait : "Le front ! Le front ! ". Mais quand on est arrivés, il existait pas le front, il a fallu qu'on le fasse ! Nom de Dieu ! Les Allemands étaient comme qui dirait à 100 mètres de nous. On leur a dit :
- On fait le front ici !
- Ya !
- On creuse ici !
- Ya, Aufwiedersen !
- Oui ! c'est ça. Aux fines herbes.
Pendant ce temps-là on s'tirait pas d'ssus, sans ça on n'aurait pas fini la guerre. Faut être raisonnable ! Alors, tant qu'on a eu des munitions, ça allait encore mais après... Nom de Dieu ! Ils ont commencé à nous jeter leurs bouteilles de bière. J'ai gueulé ! J'ai dit : " Y pourraient avoir des poubelles ! ". Alors nous, on leur a jeté nos boites de corned-beef pleines. Il nous en restait plein. Vous savez ? Des petites boites kaki dehors, caca dedans. C'était des boites qu'on avait pendant la guerre de 70... Ben c'est qu'il en est resté assez pour faire la guerre de 40 ! C'est seulement qu'arrivés en Algérie qui z'ont dit : " On vous laisse l'Algérie et vous nous reprenez le corned-beef...."
Et c'est plus tard qu'ils l'ont revendu à Jacques Borel. Remarquez, faut pas se plaindre ! On n'est pas obligés d'y aller hein ! Ah, nom de Dieu ! Mais je regrette pas de l'avoir fait la guerre ! D'abord parce que j'suis pas mort, et puis parce que j'ai été décoré. Ben oui, puisque j'suis pas mort ! A la guerre, on décore ceux qui r'viennent. Ceux qui sont morts, c'est ceux qu'étaient devant.
Ben dame ! On pet pas être partout
Alors j'ai ma pension et puis il y a les commémos. Les commémos, c'est bath ça ! On y va, on pose un bouquet de fleurs, on joue toujours la même chose et puis après on a un banquet avec les copains. On s'en met plein la gueule ! Bien sûr, c'est pas nous qui paye, c'est vous ! Et puis y a toujours un ministre. En général, c'est Debré. J'sais pas comment y s'démerde çui là ! Il est tout le temps là ! Ah puis c'est un bouc-en-train, nom de Dieu ! T'entends un bouchon qui saute, c'est Debré ! Y en a un qui s'endort pendant le discours de Malraux, c'est Debré ! Y en a un qui s'met un entonnoir pour faire rigoler ses copains, dites-le avec moi : (Le public) " C'est Debré ! ". Alors ! J'invente pas. Tout le monde le sait : c'est Debré ! Tiens à propos faut que je vous raconte une amecdote. Figure-toi qu'un jour, c'était la nuit d'ailleurs, après une commémo. J'sais pas si c'était la chaleur mais tout le monde était ému. Et le p'tit Michel, il était complètement ému ! Alors je lui dis : " Michel, tu vas pas rentrer dans cet état là à la maison ! Tu vas t'faire engueuler par ta bergère ! On n'est pas riches comme Fréjus, mais on peut loger un copain ". J'le monte dans ma bagnole. On fait pas 300 mètres, nom de Dieu ! On s'fait arrêter par deux gendarmes ! Je dis au plus grand par la taille : " Faites attention, le p'tit qu'est roulé en boule derrière, c'est Michel Debré ". L'autre y m'répond : " Je sais, moi je suis la Callas et mon copain c'est les Beatles ". Ah, nom de Dieu ! Ils nous emmenés à la gendarmerie, eh ben, heureusement que Michel Debré avait le téléphone d'Alain Delon sur lui... Sans ça, on y passait la nuit, mon pote !

 

J'ai pas dit ça sur les sportifs (1977) Haut de page

J'ai pas dit ça ! Ouais, ouais, ouais ! Non, non, non ! J'ai pas dit ça et pis c'est tout ! Alors on rigole, on dit que c'est moi qui l'a dit et puis après c'est de ma faute. Vous vous en foutez vous, vous rigolez, vous ! Vous vous en foutez, hein ! Et puis après c'est moi qu'a l'air d'un con avec les Belges maintenant ? Hein ? C'est vous peut-être ? Non, c'est moi ! Merci ! Alors on rigole, on dit c'est lui qui l'a dit et puis alors... Maintenant c'est de ma faute si c'est des cons les Belges ! Ah j'ai l'air malin, hein ! Déjà avant c'était pas terrible mais alors là vraiment... Ah ! Et puis j'ai eu des plaintes ! Les Suisses m'ont écrit : " Monsieur, vous faites toute une publicité aux Belges, tout ça. Alors que nous on a les Suisses-Allemands, y sont largement aussi cons ". Ah, j'ai l'air malin hein ! Ah, je vous remercie, c'est agréable ! C'est comme pour les Français, j'ai pas dit que les Français étaient tous des cons, hein ? Je l'ai dit ? Alors je l'ai pas dit fort hein ? Et pis de toute façon, ça compte pas parce qu'on peut pas dire comme ça que tous les gens sont tous des cons. Mais les Français on peut. Remarque... euh ? Non ! Les Français c'est un mauvais exemple, hein ? Ou alors par groupes. Un truc comme ça. Par exemple les supporters, un truc comme ça. Ils sont cons les supporters, hein ? Mais si on veut aller par-là, non, pas par-là, par-là, on peut toujours trouver plus cons que les supporters à ce moment là ! Y a les sportifs ! Sont plus cons que les sportifs ? Parce que les supporters y sont assis, les autres y courent, si on va par-là. Remarquez, c'est toujours pareil, faut les comprendre ! Moi je les comprends, les sportifs, euh... Parce que moi je suis mieux placé que vous peut-être euh... Parce que je fais du sport. Ah ben, je vous remercie, c'est agréable ! Alors je vais vous dire, c'est de la mauvaise foi parce que ça peut pas se voir, je vais vous le dire pourquoi. Je commence demain alors ! Alors voyez... Mais faut les comprendre aussi les sportifs. Parce que par exemple on dit : " Y sont cons ! " Bon c'est vrai, mais c'est vite dit ! Parce que le temps qu'ils passent à courir, ils le passent pas à se demander pourquoi ils courent. Alors après on s'étonne qu'ils soient aussi cons à l'arrivée qu'au départ ! Faut se mettre à leur place aussi hein ! Remarquez moi je me mettrais bien à leur place, c'est... euh... pour les gonzesses ! Parce que, euh... les sportifs, ils emballent les gonzesses ! C'est ça, oui, oui, oui, euh... les gonzesses. Eh ! Remarquez, moi je pourrais emballer aussi hein ? Ah ben j'vous remercie ! Non, pas dans les stades ! Mais j'pourrais emballer justement parce que en ce moment j'fais un régime ! Je mange plus de pain avec les nouilles... Eh ben, dis donc, j'ai déjà vachement changé hein ! Eh, j'ai croisé un copain l'autre jour. J'y ai fait " Coucou ! " Y m'a pas reconnu ! Remarquez, lui il est tellement con ça s'trouve c'était pas moi hein ! Et s'marrent les sportifs hein ! Dans les vestiaires... Parce que maintenant les vestiaires , c'est miste, c'est miste. Alors hé ! Les mecs comme ça, parce que les gonzesses... alors y chahutent " Hé, Nanard, ton short il est trop petit ou il est doublé en fourrure, con ! " Remarquez, j'suis pas pressé d'y aller dans les vestiaires parce que j'ai un copain, y fait du sport depuis hier, on y est déjà gaulé sa montre alors ! Non, mais c'est pour dire. Ils se fendent la gueule ! Et puis c'est toujours pareil, on peut pas dire que c'est tous des cons non plus les sportifs. Parce que par exemple, euh... y en a un qui touche de l'argent et puis c'est interdit hein ! Alors, y en a qui sont moins cons que les autres ! Ouais ! Je dis y en a qui touchent de l'argent mais faut pas le dire parce que c'est interdit ! Ah bon... Et le doping ? Non c'est pareil le doping hé ! Faut pas en parler du doping ! Ah, on en parle pas alors ? Ah bon, tant pis ! Le doping ? Pas celui qu'ils ont le droit de prendre toute la journée, qu'ça se voit pas quand y pissent non ? Ah non ! Moi, je vous parle du vrai doping, celui qui gagne les records et tout hein ! Bon. Hé, mettons qu'ils arrêtent. On aura l'air malin devant nos téléviseurs en attendant qu'ils battent les records, hein ! et puis le tour de France pour arriver le 14 Juillet, eh ben y faudra qu'ils partent à Noël, hein ! Et encore, faudra que les plus malins poussent les plus petits, parce que y a un sport qu'est dur c'est le vélo. C'est dur le vélo. Oh là là ! Qu'est-ce qu'il faut être con pour faire ça comme sport ! Eh ben, c'est quand même pas de ma faute si c'est les belges qui gagnent, merde ! Alors... Et puis on dit toujours : " Les sportifs c'est des cons, bon. Mais c'est l'esprit d'équipe... C'est des mecs qui sont une équipe, y z'ont un esprit ! Alors ils partagent ! Bon et encore, il y a les exceptions. J'vous dis un truc, j'ai un copain, il fait du sport. L'autre jour à la cantine, il y a un gros qui s'est levé, il lui a mis une praline dans la gueule, il lui a piqué son assiette, puis y a dit euh... il lui a dit : "Quanque y en a pour deux, y en a pour moi ! ". Mon pote il s'est levé, il lui a dit : " Qu'est-ce que tu fais comme sport toi ? " L'autre lui a dit : " J'fais haltérophilie, pourquoi ? " Bon alors mon pote s'est rassis. Lui, il fait ping-pong hein ? Vouais. C'est bien aussi, mais enfin pour manger à la cantine, c'est pas facile ! Hein ? Euh... Il est balèze mon pote hein ! Il est pas très connu parce qu'il a été illuminé en finale. Hein ? Bon, pour vous dire l'esprit que c'est pas des lumières, ses copains ils l'appellent l'Andouille, c'est parce que, je vous le donne Emile, c'est parce que, euh... il s'est fait battre par Secrétin. Voyez, y a pas de quoi se relever la nuit hein ! Eh ben mon pote il est balèze. En jouant au ping-pong, il a un truc à lui, j'vous l'dis mais faut pas le dire hein ? Hé... Il vise les yeux. Moi, j'ai joué un peu avec lui, il m'en a mis une de chaque côté, eh ben... Bon, j'ai continué un peu en nocturne pour être poli. Puis après je suis rentré hein, parce que, euh... plus cons que les supporters, bon. Mais alors si on veut trouver plus con on peut. On peut toujours trouver plus con que soi ! Hein... Regardez.... moi !

 

Le clochard analphabète (1977) Haut de page

Hé ! Camarade ! T'as pas cent balles ? Cent balles ? Enfoiré, va ! Allez va bosser va, la France a besoin de toi ! Tu y diras qu'elle m'attende pas, j'vais être en retard aujourd'hui hein ! J'habite une petite piaule, là. C'est grand comme un placard, j'ai tout le confort sur le palier. J'suis bien ! Mais j'bosse pas, j'vis de récipients comme ça. On s'emmerde pas, les flics m'ennuient pas, j'ai mes papiers en bon uniforme, j'suis peinard. J'habite avec Ahmed, un philosophe arabe, un pauv' garçon, il parle bien, il a une maladie des boyaux de la tête. C'est ses parents qui l'ont secoué quand il était petit et puis ça s'est mélangé. Maintenant, y a un merdier là-dedans ! J'voudrais pas habiter là moi, hein ! Pour vous donner un exemple, l'autre jour je l'ai envoyé faire une course à la Belle Jardinière, il est resté deux plombes parce qu'il voulait parler au Beau Jardinier. Voyez un peu le genre ? Alors dis donc, moi déjà j'suis pas malin, mais alors lui... il est analphabète, comme ses pieds, et puis on comprend rien à qu'est-ce qui dit. Il a un accent ! Ah, dis donc ! On pourrait y accrocher son pardessus. Sans ça, il est sympa. Mais j'habite pas avec lui à cause de l'odeur. Oh le salaud ! L'autre jour, il avait les mains sales, on aurait dit ses pieds, dis donc ! Vous savez, des clochards, j'en ai déjà vu des dégueulasses hein ! J'ai vu des mecs qui portaient des vêtements pas propres hein, mais lui, il est porté par ses vêtements ! Sans ça, physiquement, il est agréable. De face on dirait un peu Tabarly voyez.... Mais de profil on dirait son bateau quand même. Ah ! il est peinard, il peut fumer sous la douche hein ! Il est philosophe, Ahmed ! Il a des idées sur tout, il a surtout des idées hein ! Il dit toujours : " Le changement c'est quanque on prendra les arabes en stop ! ". Il est pas arrivé le pauv' mec hein ! On nous a pas inculpé les bonnes manières alors. Ma mère elle me disait toujours : " T'es une andouille toi, t'es la troisième roue du carrosse... ". Eh dis donc, tout le monde peut pas être sorti de la cuisine à Jupiter hein ? La société n'a pas voulu de nous, qu'elle se rassure ! On ne veut pas d'elle ? Elle a qu'à nous foutre tranquille. C'est pas nous qu'on irait y mettre des bâtons dans les trous.
L'hiver on ramasse des cartons, on a bien chaud et puis l'été on s'fait emballer par les bleus. Ils nous emmènent à la campagne, pour nettoyer tout ça. Trois mois, y a du boulot hein ! On part en autocar sur l'autoroute, alors on voit les mecs qui partent en vacances. Ils s'arrêtent sur le bord pour bouffer. Alors Ahmed il leur fait : " Bande abrutis ! ". Hé dis donc c'est un prêté pour un vomi... Ou pour un rendu, oh oh ! Et encore vous plaignez pas. Si Ahmed était venu hein, moi je parle bien français à côté de lui. Lui, il dit toujours : "Li français ji li parle très moi qu'vous et ji vous merde ! ". On n'est pas des lumières. C'est pas comme mon frère. J'ai un frère à la télévision, il a fait toutes les études qu'on peut faire ! Il aurait pu être notaire ou des conneries comme ça, hein ! Finalement il est ingénieur à Grenoble, mais euh... Il me dit plus bonjour hein ! Ah ! Il ne me connaît plus maintenant, il est fier comme s'il avait un bar-tabac pareil. Mais c'est pas un con, faut pas croire ! Quand il était petit il écrivait des poésies vous savez sur l'amour, les oiseaux... des conneries comme ça quoi, mais bien bien... un peu le genre Beaudelaine, voyez ?... Il a eu un accident, j'suis t'allé chez lui... Oh la vache ! T'arrives là-dedans, ça brille. C'est que de la glace et de la dorure, dis donc. Tu croirais la caserne d'Ali-Baba, tu vois ? C'est beau là-dedans... Il doit gagner des sommes gastronomiques lui ! Puis alors, ils ont des grands clébards tout plats, marron avec tâches qui se font faire exprès ! C'est des croisements de chiens loups avec des sarah bernhardt. Un truc comme ça ! Il a eu un accident de cheval, il était sauté plus haut que le cheval, il est retombé après. Il s'est écrasé. Y a un nom. C'est les choses de la vie ! C'est les gesticules ! Mais bien hein ! Jusque-là hein... ça lui avait foutu des coliques... frénétiques ! Ils étaient drôlement emmerdés. Alors, ils z'ont fait venir un savant de Marseille. Le mec a dit : " Faut vous faire opérer des amygdales... " Alors... Ah ! Il bosse... C'est pas un con, c'est pas comme moi, hein ! Moi j'suis con mais que le dernier qui m'a vu bosser, il est pas jeune, hein !

 

SI J'AI BIEN TOUT LU FREUD (1980) Haut de page

Alors si j'ai bien tout lu Freud, hum, le monde aurait deux problèmes : le cul et le fric.
Sachant que tout le monde a un cul, occupons-nous du fric ! Non, parce que le cul, on n'a pas le droit, hein ? Oh ! la la ! C'est sale, hein ? D'abord c'est sale et c'est vulgaire ! C'est vulgaire le cul ! Beurk !
La bite, les couilles, beurk ! C'est sale, c'est vulgaire ! On n'a pas le droit hein ! Et pourtant regardez... Et c'est pas des gros mots...
Cul, c'est pas un gros mot en fait ! Prenez lavement par exemple : c'est pas un gros mot lavement. Et puis c'est dans le cul, c'est de la merde, ça sort, c'est dégueulasse ! Y vous rentre de l'eau... Pfft... J'te raconte pas l'état du carrelage après...
Fistule, c'est pas un gros mot. Ça coule, c'est du pus, c'est dégueulasse. C'est dégueulasse !
C'est comme convergence, concupiscence, c'est pas des gros mots.
Uranus, orbite, tout çà... c'est pas des gros mots ! On a le droit de les dire. Vous pouvez les dire et tout !
Vis-à-vis des mœurs, alors là c'est très curieux !
On a des idées sur le cul là... et on a des mœurs là... On n'est pas emmerdé ! Ah oui !
Alors que maintenant y a des gonzesses en plus, c'est des libérées tout ça... zzz...
Alors t'as des gonzesses qu'arrivent en minijupes, le genre : " J'avais plein air, je me suis habillée comme ça."
Ben, heu ! Tu la regardes, t'as des yeux ébouriffés, tout ça. T'es prêt à lui grimper aux rideaux ! Ben heu! La gonzesse, rien qu'avec les yeux elle t'arrache la chemise... Hé hé hé, et puis tu peux pas y toucher ! T'es là, planté avec ton slip " couilles croisées de Playtex ". Tu vois ? Et tu peux pas bouger là sans compter que ça tasse hein ? ça tasse...
Moi, j'ai un camarade de couleur qui est très avantagé. Pas un Français hein ! Non, non, un Noir. Il est embêté avec. A chaque fois qu'il bande, il s'assomme. Hein... Passe une gonzesse, vlafff ! Il est emmerdé !
Dans les bals masqués, il s'habille en pompe à essence, alors ça va, comme ça il est peinard. Il est peinard ! Ouais ! il se met le tuyau sous l'bras et hop là ! Non, parce qu'en feuille de vigne, ils font pas sa taille hein ! Remarquez ça veut rien dire hein, la grosseur de la bite hein ? Moi je m'suis renseigné parce que j'en ai une petite, moi ! J'y ai demandé aux gonzesses, alors elles m'ont dit : " Non, non, mon vieux, c'est rien. Te casse pas, dors va, c'est rien "

Non, non, paraît que ça sert à rien les grosses bites. D'ailleurs je vous ferai remarquer que c'est pas ceux qui ont les plus grandes oreilles qui entendent le mieux, hein ! Et d'autre part c'est pas ceux qui courent le plus vite qui sont les plus pressés non plus. Voyez-vous ? Non, ce que je voulais dire, c'est que le sexe n'est pas une maladie. En fait Freud a écrit beaucoup parce que Freud écrivait beaucoup à sa mère. Chère maman, la la la. y a un mec, il lui a dit : " Vous pouvez me signer une décharge ? "
Il a dit : " Faut que j'remonte un peu mon stylo parce que là... c'est un petit peu en panne ! "
Non. Parce qu'y avait la solution des camps de nudisme... Vous savez ? Les camps de nudisme. Tous à poil.
- Bonjour ! Pfrouttt...
- Ça va ? Pfrouttt...
- C'est la nature.
- Non ! Moi, c'est les haricots...
C'est un autre genre. Y a un avantage. C'est le mec qui arrive devant une gonzesse. Il dit : " Je vous aime ! " Elle dit :
" Je vois, monsieur. Oui, ça, je vois ! "
Non, parce que maintenant y a des trucs. C'que je disais à ma femme l'autre jour. Parce qu'on parle des fois de ça aussi pendant les repas... J'disais à ma femme : " C'est vrai, on a des relations sexuelles, mais elles viennent pas souvent hein ! Hein ? " Alors l'autre jour, je rentre, y avait un mec dans le plumard. Alors je commence à gueuler ! Elle me dit : " Gueule pas hein ! Regarde comment y fait déjà hein ! Parce que... "
Et alors on a des gosses. Ils vont à l'école, maintenant y a des cours d'éducation sexuelle à l'école ! On leur apprend à toucher la bite et tout hein ! L'autre jour, il venait pas dîner. J'suis allé voir dans les chiottes. J'ai dit : " Bon, quand t'auras fini tes devoirs, tu viens parce que..." ça va pas ça ! Ça va pas... Ah non ! Et puis encore, la bite ça va hein ! La bite ça va encore. Mais alors la merde hein ! Oh ça, faut pas hein !
Tu rentres du boulot, tu dis : " Oh j'ai bien bossé aujourd'hui ! " Ça tout le monde le dit. Bon, ça va. Tu sors des chiottes tu dis :
" Oh ben, j'ai bien chié hein !"
Oh non, ça va pas là, oh non ! Oh non" Y a des trucs on n'a pas le droit hein ! On est drôlement emmerdés ! Oh oui, parce que faut dire que ça a toujours été considéré comme une maladie la bite. Parce que c'était des histoires. On disait tout le temps :
" Oh ben des fois... dans l'désert... les mecs, les légionnaires, ils sont coincés ! Ils courent après les chèvres... tout ça... les petites chèvres comme ça... Mêêêh !!!... y a pas de mais, allez hop là ! "
C'est ça aussi qui fait, ça change tout ! Ben oui ! Puis moi avec les gonzesses, j'ai pas de chance ! A chaque fois que je tombe sur une, ou c'est elle, ou c'est moi qui est marié !
Chaque fois c'est pareil ! Ah oui !
Et puis y a les aguicheuses. Les gonzesses qui arrivent (Deux sifflets.), avec des p'tits nichons mignons :
" Bonjour, ça va ? "
Tan-tan, tan-tan, Igor Barrère présente... Et puis après elles se barrent ! Bon alors ! Je lui fous l'feu moi ? Non ! Non, ça va pas ça !
Les filles... je tiens à vous le dire :
" Con promis, chose due. "
Attention, c'est comme la bonne femme qui gueulait chez l'épicier :
" Mon mari me fait cocue ! "
L'autre lui dit :
" Vous avez du bol, moi, il me fait partout !", alors c'est pour vous dire ! Ah non ! Ça va pas !
J'voudrais vous rappeler avant de vous quitter tranquille...
J'voudrais vous rappeler la célèbre phrase de Confucius, dans sa grande bonté :
" Dans la vie, c'est vrai, il n'y a pas que le cul. Il y a aussi la bite et toutes les couilles. "
Merci Confucius !

 

LES PAPES (Jean-Paul II et jean retiens I) (1979) Haut de page

Moi j'veux pas me fâcher avec les Catholiques hein !
Ah non ! Ah non ! Ah les salauds ! Hein !
C'est toujours moi qui m'fâche ! Bon un petit peu pour faire plaisir... Ah vous êtes salauds !
Les catholiques ils ont dérouillé là  ! Parce qu'en 78, très mauvaise année pour les Papes... deux d'un coup dans la sciure !chlaff ! Voyez la caisse... gling gling ! Jean VI... chlaff ! Suivant ! chlaff ! Suivant... Ben ça va euh ! On serre les miches !
En plus, ils se sont fait piquer l'affaire par l'autre là... L'inventeur du Moyen Age... Comment il s'appelle ? Arrête là tes conneries là ! Avec un tchador en poils pour l'hiver ! Hé ! Il est allé là-bas parce qu'il était à Quoi-de-Neuf-le-Château, et puis il s'est mis la gueule dans la lourde, alors ils lui on mis un pansement, mais ça va aller y paraît !
Alors le Pape, il faut qu'il rame maintenant !
Il st parti au Mexique et tout. .. il a embrassé des gosses ! Il peut attrapper des maladies hein ? il arrive à l'hôtel y avait un Christ au-dessus du lit, et le mec il a dit : " Enlevez-moi ça. Ça me rappelle le bureau. Faut pas déconner non plus. ! " Hé hé hé hé ! Non ! C'est pas là. Je vous le dirai, c' est pas là !
Moi, j'ai pas connu le Christ parce que ça fait pas longtemps que j'suis dans le show-business, mais il paraît très gentil hein ? Il paraît le Christ très gentil. Tout maigue et pourtant très gentil quand même ! Comme quoi ça n'a rien à voir hein ! Il est très gentil ! Généreux comme tout mon vieux, mais correque !
"  Buvez c'est mon sang, mangez c'est mon corps, touchez pas c'est mon cul ! "
C'est normal ! Ah ben y a des limites à tout hein ! Ah non, c'est normal. Très gentil ! Alors attends, parce que dis donc, en plus, les papes, le dernier qu'il est mort là, le frère Ripolin comment qu'il s'appelait ? Jean-Paul I !
Hé... Le dernier qu'est mort c'était le plus jeune: révision des cinq mille et tout, vidange, graissage hein ! Quatre semaines : tout bon, cinquième semaine : chlafff
- Ça fait rien vous gagnez une boite de jeux !
- Ben merci... Ça fait rien.. .
- Et je remets 100 F dans le bourrin !
Tiens, j'vais vous montrer un truc. Vous barrez pas, y a rien d'autre ! Regardez le journal quand il est mort, vous avez ici France Soir. C'est un journal à grand tirage ça hein! Très bien pour allumer le feu donc ! Vous avez ici " Le Pape est mort " et alors en bas, une publicité malencontreuse : " Grande Braderie au marché Saint-Pierre. " Enfin, qu'est-ce que vous voulez que je vous dise ?
Tiens, garde-le, parce que l'autre est pas mort et on peut encore se faire du blé avec celui-là...
Bon, parce que, dis donc hé, pour en élire un autre de Pape, hein... C'est la merde hein ? Faut les réunir d'abord les Cardinaux ! Y en a partout, y sont aux quatre coins, y sont très vieux. On leur met des petits ronds rouges sur la tête, c'est pour pas les paumer dans les squares ! Si, au moment de la promenade... Hou hou ! Et ils sont très vieux, y en a qui sont presque liquides, y vont les chercher avec des éponges ! Sa Sainteté Jean XX/XII. Oui, bonjour madame ! Oh merde ! C'est dégueulasse... T'as l'impression d'embrasser la Mère Denis ! Bon, sans la moustache. Bon... C'est pas fini non ? Alors j'vais vous expliquer. Et puis c'est un merdier, faut les réunir et puis il y a la fumée... Faut faire venir l'Indien ! Y a des tas de... Alors ils les mettent dans une pièce, c'est là où y a la fenêtre. Vous avez vu des fois à la télévision avec Léon Zitrone qui fait le reportage :
" Eh bien, Mesdames et Messieurs, bonjour ! Nous sommes actuellement sur la place Saint-Pierre... "
Alors y a une pièce et puis à un moment ils viennent à la fenêtre et c'est lui le Pape, le mec qui vient vous voyez ? Parce que, par exemple, celui qu'a chaud il va ouvrir la fenêtre... Ah ! Ah !
Hé... Faut faire gaffe là-bas ! Faut y aller, la femme de ménage elle fait gaffe là-bas, elle se baisse hein ! Bon ! Alors ils les réunissent dans une pièce et ils font :
- Pouf pouf
- Pouf, pouf, ça-se-ra-toi-qui-va-être-le-pape !
Bon, et puis y en a un qui gueulait parce que ça faisait trois ou quatre fois que ça tombait sur lui. Alors un moment, il dit :
- Vous r'tournez pas... Y a un Polonais qui vient d'rentrer. Il parle pas la langue, il croit qu'on partage un missel. On va le pousser à la fenêtre, ça va être bon pour lui
- Tiens ! heu... Bonjour Jean-Pol Siss !
- Bonjour les filles !
- Bon, bon, il est con !
- Alors, dites moi, heu... y a votre bagnole qui gène !
- Oh, ma bagnole !
Y en a qui a pris le micro:
- c'est lui le pape !
- Ouaiiiis !
- Il est polonais
- Ah !
Pas de quoi se brûler pour la chaleur hein... Et en plus c'est parce que les mecs ils voulaient pas d'un Polonais, ils voulaient un Italien hein, sur la place Saint-Pierre. Fallait les voir les Italiens :
" Des papes, des papes, oui mais des Panzani ! "

 

QUI PERD PERD (1978) Haut de page

- Eh bien. nous sommes heureux de recevoir aujourd'hui, monsieur ?
- Monsieur Grimpoire.
- Monsieur Grimpoire. De Paris ?
- Oui. de Paris.
- De Paris même ?
- De Paris, VIème.
- Oui, alors monsieur Grimpoire, Vous allez jouer avec nous au " Qui perd, perd... "
- Oui.
- Monsieur Grimpoire, Vous connaissez la règle du jeu. Quatre questions : 10 000 francs, 1000 francs, 100 francs, rien du tout !
- Oui.
Alors attention, monsieur Première question. vous êtes prêt ? Quelle est la différence entre un pigeon ? Un pigeon... C'est facile ! Euh. . .. Top chronomètre ! Eh bien, monsieur ? Alors, vous dormiez ?
- Non.
- C'était pourtant facile ! Alors maintenant nous allons passer à la deuxième question. Vous pouvez encore gagner 1 000 francs, je vous le signale. Alors attention ! Quel âge avait Rimbaud ?
- Seize ans !
- Ah non, vingt sept ! Oui, il avait vingt- sept ans. Oui, ça dépend quand, mais il avait vingt-sept ans... ben oui ! Alors attention ! Alors. Monsieur, attention ! Troisième question. Vous pouvez encore gagner 100 francs.
- Oui.
- Troisième question, monsieur. Attention cette question contient un piège ! Monsieur, le Russe Ichlakoff a sauté 2,31 mètres. Pouvez-vous dire mieux ?
- Non, euh.
- Attention, monsieur, c'est un piège ! Je vous demande, est ce que vous pouvez dire mieux ?
- Non. Je ne vois pas, je... malheureusement je ne m'intéresse pas au sport euh , je ne peux pas vous dire mieux hein ! 2,31 mètres. Non, je ne vois pas !
- Monsieur attention ! Top chronomètre, monsieur ! Le mot " mieux " est ce que vous pouvez dire " mieux ", le mot " mieux ". Dites-le...
- Mieux.
- Redites-le mieux.
- Mieux !
- Trop tard ! Oui, il fallait le dire avant !
- Je le savais.
- Ah ben, .il fallait le dire avant ! Quand on sait pas, je comprends qu'on le dise pas, mais si vous le saviez, il fallait le dire ! Sont cons alors... Bon. monsieur quatrième question du " Qui perd, perd ". À partir de maintenant vous jouez avec votre argent ! . Après l' augmentation des salaires, l'entreprise tombe à l'eau. Qu'est ce qui reste ?
- Pince- moi !
- Eh non, monsieur ! Des chômeurs ! Eh oui, monsieur. Vous avez perdu 100 francs. Ça nous fait plaisir, vous revenez quand vous voulez... Merci et à demain. si vous le voulez bien !

 

Gugusse (EN CONSTRUCTION) Haut de page

_ Ah ben, dis donc, Gugusse, qu'est-ce qu'il y a ? T'en fait une tête ! T'es malade ? Non, t'es pas malade, t'es fâché alors ? T'es fâché avec ta petite amie ? T'as pas de petite amie, mais t'es fâché quand même ! Bon. Eh bien, un gars comme toi, ça doit avoir l'embarras du choix ! Pas du choix, t'as que l'embarras. Bon, alors qu'est-ce qu'il y a ?
_ Oh ben, je suis moche !
_ Bon d'accord, t'as pas les traits très très réguliers, mais enfin, t'es pas moche moche moche ! Si, mais enfin, y a pas de quoi se flinguer ! Enfin tu fais ce que tu veux. Et puis t'as de beaux yeux, hein ,... individuellement l'un de l'autre !
_ Oui, mais j'ai aussi un grand menton, que tout le monde y me dit : " Attention, vous allez marcher dessus. "
_ Eh ben, attention, tu marches dessus ! Non. Non, je disais ça pour rire ! Enfin, fais gaffe quand même. Ecoute, le grand menton, tu te laisses pousser la barbe et puis tu coupes court, et personne ne sait ce que ça cache. Hein ? C'est de l'entretien ? T'as qu'à mettre une cagoule. Pour draguer, c'est pas terrible ? Alors écoute, je me décarcasse à trouver une combine pour que les gosses arrêtent de te jeter des pierres, et maintenant monsieur veut draguer ! Comment, elles se sauvent quand tu souris ? Mais t'as vu la gueule que ça te fait quand tu souris ? Ah, mais souris jamais à un flic, parce que là, il y a outrage !

 

En politique, on est ach'ment balèzes Haut de page

Surtout en politique française, on est parmi les plus balèzes du monde. En politique française. Du monde ! Faut dire qu'on est les seuls que ça intéresse, alors ça sélectionne !
On a des hommes politiques que le monde entier nous envie. Ils pourraient venir les chercher, d'ailleurs, mais ils ne viennent pas ! Alors ...
Y en a qui avaient dit : " Il a perdu l'esprit ! " C'est pas une grosse perte pour celui qui l'a perdu, c'est con pour celui qui l'a trouvé, qui sait pas ...
Alors, dis donc ! Qu'est-ce qu'y a sur les journaux ? Il paraît, il paraît que la gauche est achetée par Moscou, dis donc ... Parce que la droite est à ch'ter par la fenêtre, ça, on le savait déjà !
Prenez le conseil des ministres. Bon. C'est le mercredi, le jour de gosses ; alors, ils vont au sable, ils font des pâtés, bon. C'est sympa, y a le garde des Sceaux qu'est là ...
Lecanuet, il a l'air de rien, hein ?... Ben, il est rien !

 

Le viol de Monique (EN CONSTRUCTION) Haut de page

Mais Monique, m'sieur le juge, elle vous fait un sourire dans une rue noire le lundi, le vendredi tu cours encore !
Monique, elle est maigre ! Au début, on savait pas qu'elle était enceinte, on pensait qu'elle avait gobé une pomme.
Alors nous, on est déjà bien gentils de la violer ! Moi, j'vais vous dire : tellement qu'on est gentil, Monique, je l'ai violée, moi, je porte pas plainte !

 

Revue de presse (EN CONSTRUCTION) Haut de page

Vous avez vu, c'était dieu qui avait dit : " Je partage en deux. Les riches auront la nourriture, les pauvres l'appétit. "
La France pourrait détruire 80 % de l'U.R.S.S., si a voulait ! Mais a veut pas. Et pourquoi a veut pas ? J'vais vous l'dire : parce que les 20 % qui restent sont encore cinq fois plus nombreux que nous ! Remarquez, on a quand même du matériel ; on a :
_ 3 sous-marins nucléaires, dont on est sans nouvelles,
_ 5 œufs pourris,
_ 25 peignes à cheveux.
Hein, quand même !
Un arabe inculpé de corruption de fonctionnaire : il avait donné un sucre à un chien policier !
La drogue a fait 100 morts en France l'année dernière, l'alcool 50 000 ! Choisis ton camp camarade ! C'était un piège, j'ai les noms de ceux qui ont applaudi ...
5 millions et demi de conducteurs ont une mauvaise vue ; heureusement le chiffre réduit tout les jours.

 

P. C. G.T. (EN CONSTRUCTION) Haut de page

Vous savez, la différence qu'il y a entre le parti communiste et le beaujolais ? C'est que le beaujolais est sûr de faire 12.5 !
La C.G.T., c'est le Cancer Général du Travail ; encore que Krasucki dit que c'est faux, parce que le cancer évolue, pas la C.G.T. !
Tu sais ce que c'est qu'un sandwich polonais ? C'est deux tickets de pain avec un ticket de jambon au milieu !
Je connais un mec qui a fait fortune en Pologne. Il a une usine de pancartes, il en vent beaucoup : 800 000 par jour. Et sur les pancartes, y a écrit : " Pas de viande "
Comme ils disent à Varsovie : " Boire ou conduire ?... De toute façon, on n'a pas de voiture. "

 

La politesse (EN CONSTRUCTION) Haut de page

On met des croix au-dessus des lits parce que Jésus a été crucifié. T'imagines s'il avait été noyé ? Tu nous vois avec un bocal au-dessus du lit ?
Mon père y dit tout l'temps : " dieu a créé l'alcool pour que les femmes moches baisent quand même ! "

 

Y s'foutent bien de notre gueule Haut de page

Maintenant, j'ai trouvé une combine, je milite. À chaque fois que je prends le taxi, je donne pas de pourboire et j'lui dis : " Vous vous rappellerez, hein : j'suis du R.P.R. ! "

 

Le chômeur (EN CONSTRUCTION) Haut de page

" Y a 3 millions de personnes qui veulent du travail. " C'est pas vrai, de l'argent leur suffirait.
Homme politique, c'est une profession où il est plus utile d'avoir des relations que des remords.
L'avenir appartient à ceux qui ont le veto !
Il y a deux sortes de justice : vous avez l'avocat qui connaît bien la loi, et vous avez l'avocat qui connaît bien le juge.
Tous les mois, j'm'achète Mode et Travaux, parce qu'il y a des patrons en papier. Y a rien de plus agréable que de se torcher le cul avec un patron quand on est chômeur.

 

La pute (EN CONSTRUCTION) Haut de page

La péniche on m'appelle ... C'est parce que je fais mes cinq nœuds à l'heure.
Quand le client est très bourré, j'lui fais le coup de l'amour hongrois : je le prend entre mes cuisses, on groit qu'on baise et on baise pas.